Céréales bio Choisir de s’organiser en coopérative
Choisir de travailler en collectif permet à la fois d’avoir une sécurité de revenus mais également de contribuer au développement du tissu agricole bio local. Témoignage de Pierre de Contes, responsable de Biocer, lors du premier salon Tech & Bio.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Pourquoi travailler avec une coopérative pour valoriser sa production de céréales bio ? C’est une question que se posent bon nombre d’exploitants. « La question que l’agriculteur doit se poser est de savoir s’il a envie ou non de travailler en collectif», explique Pierre de Contes, responsable de la coopérative Biocer, spécialisée en agriculture biologique, lors du salon Tech&Bio (*). « C’est la même démarche que celle d’un épargnant : souhaite-t-il placer son épargne en actions ou prendre une assurance vie en euros ? » Il faut qu’il y ait un intérêt à travailler en collectif et cela va dépendre de l’engagement de la coopérative d’une part mais aussi de l’engagement des adhérents eux-mêmes. « L’objet est bien de rémunérer les agriculteurs à leur juste valeur et d’insuffler une dynamique de développement sur la région, pour moi ce sont les deux atouts majeurs d’une coopérative bio », expose Pierre de Contes. Celui qui veut travailler à titre individuel en accepte les risques. Mais cela ne participera pas à créer une dynamique locale, régionale, chacun gardant ses petits créneaux.
Une production bio accru de 35% en 5 ans
« Il me semble qu’une coopérative spécialisée en agriculture bio est plus intéressante qu’une coopérative conventionnelle ayant développé un secteur bio. Notre travail unique est de valoriser les céréales bio et nous ne changerons pas de cap du jour au lendemain. Nous avons vu récemment ces dernières années un peu difficiles des coopératives conventionnelles se désengager du bio, voyant que le marché n‘avançait pas. » Mais ce n’était qu’une impression passagère, explique le responsable. « En 5 ans, nous avons augmenté de 35% par an la production de céréales. Nous étions un peu au-dessus de la progression normale du marché, et nous nous sommes retrouvé avec des stocks il y a deux, trois ans qui ont fait chuter les prix. »
Le premier objectif de Biocer n’est pas de faire fonctionner la structure mais bien de valoriser les productions des agriculteurs. « Il faut être très vigilant sur le coût de ces organisations. Mais à mon sens, l’agriculteur d’une coopérative n’a pas le droit de se plaindre car il est coresponsable. Ces adhérents doivent également s’impliquer dans l’organisation de leur coopérative et vérifier qu‘elle va bien dans la bonne direction. »
« A Biocer, l’essentiel de nos efforts se porte sur la recherche de meilleure valorisation des productions pour les agriculteurs. La maîtrise de la commercialisation est le problème majeur d’une organisation en coopérative, car il n’est pas facile de négocier des bons contrats. Nous devons faire reconnaître la valeur de notre travail à nos partenaires. Organiser la collecte nous coûte 50€ la tonne. Les distributeurs aiment bien qu’on leur propose 500 tonnes de blé homogène, de bonne qualité, mais ils ne voudraient pas le payer plus cher que quand ils achètent 50 tonnes en ferme. »
« Pour que la filière bio se développe, il faut des opérateurs qui aient une vraie stratégie de développement, un travail que nous menons depuis 15 ans avec des meuniers. Ce genre de travail de groupe est fondamental. Nous avons également réussi à monté un partenariat de longue durée sur la farine avec le réseau Biocoop qui a la même éthique que nous, sous la bannière d’un logo « ensemble pour plus de sens », avec une garantie de débouchés dans le temps et un développement progressif. Je suis fier de participer à ce que les agriculteurs aient un revenu convenable et insuffler une dynamique de développement sur la région », conclu Pierre de Contes.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :